Après deux journées de formation à Créteil avec Daniel Boisvert, Professeur en Sciences de l’éducation, directeur général du CNEIS Canadien et Eric Piriou consultant du Centre de Preuves de la Société Inclusive (CPSI), le groupe de 20 personnes constituant ce pool d’expertise, salariés de la Tête de réseau et de 12 associations du réseau PEP, partent pour une semaine de stage d’immersion au Québec du 13 au 18 novembre.
Les associations suivantes, PEP 09, PEP 18, PEP 28, PEP 42, PEP 45, PEP 64, PEP 66, PEP 91, PEP CBCF, PEP Savoie Mont Blanc (SMB 73-74), PEP Alpes Du Sud (ADS), ERASME, ont mandaté un ou deux de leurs salariés pour participer à cette formation action avec six salariés de l’équipe de la tête de réseau, représentant la diversité de nos secteurs d’activité.
En partenariat avec le CPSI, ce stage va leur permettre de découvrir les politiques publiques et les pratiques canadiennes en matière d’autodétermination et de participation sociale et citoyenne pour construire collectivement les ressources à partager avec l’ensemble du réseau PEP.
Au programme de cette semaine, des rencontres avec des chercheurs, des professionnels et la visite de structures diversifiées : centre communautaire de loisirs, collège d’enseignement général et professionnel, services « d’hébergement et d’intégration socioprofessionnelle », programme d’accompagnement de jeunes déficients intellectuels….
Suivez au jour le jour les retours de cette semaine d’immersion sur le blog ci dessous :
La première journée de programme était dédiée à une contextualisation à travers la prise de connaissance du fonctionnement global des systèmes :
L’accueil, assuré par le directeur des Services DI, TSA et DP de Montérégie (Région du Québec) a permis de découvrir les nomenclatures des organisations autour d’un guichet unique centre d’Intégration de Santé et des Services Sociaux, autour duquel s’organise la trajectoire de la personne concernée, croisant réponses de santé et appui sur les dispositions de droit commun.
L’après-midi a permis, sur 3 services différents (Centre Communautaire de Loisirs, Service de travail de rue, Equipe de Recherche Universitaire) de prendre du recul, à travers une vision « sur le plancher des vaches » (selon l’expression québécoise) d’effectuer un pas de côté pour appréhender l’écart entre les intentions des politiques publiques et les réalités vécues, entrevoir les écueils rencontrés dans leur mise en œuvre.
La découverte des « sacrés belles teams » se poursuivra demain…
Photo haut : Avec jean marc Ricard directeur déficiences au CISS de la Monterégiec Ouest, Natasha Gingras orthopédagogue à la commission scolaire des Patriotes (21 municipalités de la Montérégie Est), Josee Lemay consultante au Centre de Preuves de la société inclusive
« Qu’est-ce que tu manges en hiver ? » était la question du jour, autrement dit : comment est-ce que ça se passe ?
Une seconde journée d’immersion plus concrète et plus directe dans le vécu des services « Agir tôt » en dépistage précoce, programme nexus (auprès d’enfants, adolescents avec TDI et/ou TSA + comportement antisocial), et développement du travail en direction des proches-aidants au sein du CISSS. Pour chacun, dans chaque service, l’autodétermination apparaît comme une posture de principe et un point de départ des pratiques. Les systèmes, à l’exemple du programme de soutien aux proches-aidants, viennent garantir, dans l’organisation concrète l’expression de cette autodétemination.
Deux groupes du matin se sont réunis pour bénéficier d’une présentation large des modèles de gestion des services (impact de l’autodétermination et la participation sociale sur la gestion et le soutien). Ici, et en toute logique, ce sont des services de proximité, au plus près du milieu de vie personnelle que déploie le CISSS de la Montérégie Ouest. L’autodétermination se décline dans des postures au quotidien dans des environnements conciliants qui favorisent la participation sociale. C’est se sentir chez soi, dans un tissu de relations sociales. » Il faut que les babines aillent avec les bottines », c’est l’expression québécoise du jour, à chacun de deviner.
Un grand merci à tous les intervenants pour ces présentations audacieuses, engagées et tellement dynamiques !
Une journée qui a débuté au collège Saint Jérôme dans les Laurentides (16 ans à 22ans). Nous avons eu l’opportunité de rencontrer la personne en charge du service d’aide à l’intégration. Ce service permet à des élèves en détresse de trouver des ressources pluridisciplinaires. Par exemple, une sexologue est disponible pour les violences sexistes et sexuelles, sur la prévention et contribue par l’aménagement de l’espace à limiter les actes de violence. Ce service d’aide est fréquenté par 1 collégien sur 5 soit 1000 collégiens pour les 5000. Il n’est pas nécessaire d’avoir un diagnostic.
Le service culturel et sportif est très dynamique mais peu en lien avec ce service d’aide étant plutôt élitiste (250 étudiants triés sur le volet).
Au service de réadaptation fonctionnelle à l’hôpital, nous avons eu la présentation de 3 dispositifs qui permettent un continuum de service du domicile, au travail et à l’hospitalisation.
Les soignants sont dans une dynamique forte de travail d’équipe qui permet au patient d’être au cœur de son parcours. Présentation d’un outil innovant permettant aux patients aphasiques de retrouver leur pouvoir d’agir.
Une journée au CISS des Laurentides sur les programmes Déficiences, avec des intervenantes toujours aussi engagées et enthousiastes. Au cœur des présentations et par-delà des postures de principe sur l’autodétermination, nous avons découvert une méthodologie bâtie par les deux professionnelles qui nous accueillaient. Cette méthodologie de construction et de conduite des plans d’intervention, appelée ici « processus clinique » se définit avec la personne. C’est elle qui détermine les priorités dans ce processus qui constitue la colonne vertébrale du CISSS. L’objectif pour tous, est la participation sociale dans son milieu de vie, chez soi, avec les autres et grâce aux autres. La perspective qui domine : le travail sur l’amélioration de la qualité de vie de la personne selon ses propres critères est l’outil déterminant de réduction des comportements problèmes. Les interventions sociales soutiennent l’environnement de la personne pour créer une dynamique autour de celle- ci. Le voisin peut être mobilisé (voire rémunéré), le « dépanneur » du coin ainsi que les organisations de proximité (associations).
Finalement l’accompagnement de la personne en situation de handicap est l’affaire de toutes et tous au quotidien.
Aujourd’hui, pas la peine de parler sandwich avant d’aller à la viande, soyons directs et sans gants blancs : la parole aux représentants des personnes concernées avec la Société Québecoise de la Déficience Intellectuelle (SQDI) pour une critique pertinente des dérives possibles du système d’intégration par le travail.
Amélie Duranleau, directrice générale, Omla Souleman du Programme « Prêt, Disponible et Capable » et Emmanuelle Ladouceur conseillère à l’intégration pour « Action Main d’œuvre Incorporated », ont pu nous présenter leur approche de l’empowerment de l’employeur vis-à-vis du handicap (DI/TSA). Au Québec, pour la SQDI, 500 000 personnes avec DI/TSA sont en capacité de travailler, mais seulement ¼ est en situation de travail en milieu « régulier » (ordinaire, en CDI). Le programme « Prêt Disponible et Capable » intervient auprès des entreprises pour déterminer et maintenir les conditions favorables à l’emploi de la personne, et assurer le contact nécessaire à l’embauche (lien entre les entreprises et les organismes communautaires). Une rencontre réellement solaire, nous voilà contaminés à « l’audace » !!
Anaïs.
Accueil à court termes (2/3 mois) avec ou sans enfants.
Ce lieu d’accueil a pour premier objectif de permettre aux femmes de reprendre le pouvoir sur leur vie en leur octroyant des moments de bien être et de détente. L’ouverture du dispositif vers des activités culturelles et de loisirs est un axe prégnant dans leur fonctionnement . La scolarisation des enfants possible dans les établissements situés à proximité du lieu d’accueil permet une continuité éducative favorisée par la législation. L approche féministe et positive est le Socle de fonctionnement de ces maisons.
Nous avons eu l’opportunité de pouvoir bénéficier de cette présentation enrichissante sur l’autodétermination des femmes dans un contexte confidentiel et privilégié.
Edith, Claire, Iris, Laurence, Mélissa, Pascale, Thomas, Victoria
Au programme, un enseignant-chercheur en philosophie Paul Turcotte du centre de recherche pour l’inclusion des personnes en situation de handicap (CRISPESH) nous a démontré l’utilité de la conception universelle de l’apprentissage pour tous. Ces pratiques pédagogiques inclusives réduisent drastiquement les temps d’adaptation individuelle et favorisent l’autonomie de tous les étudiants dans leur diversité, en garantissant les niveaux qualitatifs des apprentissages.
Finalement, il se pose toujours cette question : est-ce que mes pratiques sont un révélateur de handicap ?
Dans un deuxième temps, nous nous sommes envolés pour l’université de Rimouski avec Sylvain Letscher, chercheur en science de l’éducation qui a créé un guide et des outils sur l’inclusion : incluvis pour l’employeur et incluvis pour l’employé et pour les étudiants. Ces outils permettent aussi d’apporter des arguments pour démontrer que des travailleurs en situation de handicap qui restent en positions de stagiaires coûtent plus cher à la société que s’ils étaient embauchés.
Merci à Serge Brasset, Lise Maisonneuve et Jian Wang pour leur accueil.
Laurent, Sébastien, Carole, Farid, Sylvain, Nicolas
Cette semaine intensive de rencontres, échanges, débriefs… s’est terminée vendredi 17 novembre par un temps de travail dans les locaux du centre communautaire de loisirs Sainte Catherine d’Alexandrie pour dresser collectivement les grands axes d’un programme d’action pour promouvoir, développer, mettre en œuvre l’autodétermination et la participation sociale et citoyenne de tous.
Prochaine étape : deux journées les 14 et 15 décembre prochain à Créteil avec les consultants du Centre de Preuves de la Société Inclusive.